Le terme « multimédia » est apparu à la fin des années 1980. À cette époque, les micro-ordinateurs sont déjà très répandus, non seulement dans les entreprises, mais aussi chez de nombreux particuliers. L’écran du Personal Computer devient comme un petit frère de l’écran de télévision, et de plus en plus de foyers ont un écran TV et un écran PC. Une nouvelle catégorie d’humains est en train de naître : ceux qui passent la plus grande partie de leur vie éveillée à regarder un écran, pour le travail et/ou pour le loisir.
Sommaire
Le monde sur un ecran
L’augmentation constante des performances des circuits électroniques permet la constante amélioration de qualité des écrans : couleurs, résolution, stabilité de l’image…
Mais le « monde » vu sur un écran de PC est limité à des textes, des calculs (qui, en somme, sont aussi de nature textuelle) et des images fixes. On commence (le « on» désigne des ingénieurs dans des entreprises du secteur informatique) à penser à ajouter du son et des images en mouvement. C’est-à-dire que l’écran PC aurait les mêmes possibilités que l’écran TV.
Le « medium » de l’utilisateur d’un PC n’est que lettres, chiffres et images fixes. On va créer un environnement « multimedia », en « mélangeant » tous les médias imaginables : textes, bien entendu, mais aussi images en mouvement (comme dans la réalité) et sons (voix, musique). Et si on y pense, c’est parce que c’est physiquement possible. Les ingénieurs ont en effet appris à transformer tout document graphique, tout spectacle, toute suite de bruits et de sons, en séquences de 1 et de 0. C’est ce qu’on appelle la « digitalisation ». On peut aussi bien digitaliser une scène quelconque, ou une symphonie, qu’un texte ou un calcul. Il serait philosophiquement très intéressant de réfléchir à cette uniformisation essentielle. Alors que nous distinguons radicalement les images et les textes (perçus par la vue) et les sons (perçus par l’ouïe), et que nous considérons la Neuvième Symphonie de Beethoven comme appartenant à un tout autre monde que Les Fleurs du mal de Baudelaire, ou que La Reddition de Breda de Vélasquez, pour l’ingénieur tout cela n’est qu’un monde unique, le monde de l’information, qui ne comporte que des séquences de 0 et de 1… C’est-à-dire que ce que nos sens (vue et ouïe) distinguent, au niveau sensoriel, n’est en réalité que d’une seule nature, d’une seule « essence », si l’on va jusqu’à la racine des choses!
Il faut noter que « 0 » et « 1 » désignent respectivement le néant et la présence, ou le vide et le plein, ou le fermé et l’ouvert, et autres concepts semblables. Mais le 0 et le 1 de l’informaticien ne sont pas des nombres. L’essence de l’information n’est pas mathématique, elle est logique. D’où le contresens des termes « numérique » et « numérisation »…
Il faudrait réfléchir à ceci que, essentiellement, les discours, les spectacles, les sons, c’est-à-dire tout ce que l’on peut voir ou entendre, ne sont que des suites d’existences (représentées arbitrairement par 1) et d’absences (représentées par 0). Le visible et l’audible sont ainsi de même nature, tissés de présence et de néant.
Les technologies multimedia au quotidien
Mais quittons ces hautes sphères de la réflexion philosophique, et revenons dans notre monde quotidien des PC, des écrans, des imprimantes, des haut-parleurs, des webcams et des entreprises qui les fabriquent.
Windows ne sera commercialisé qu’en 1985, son lancement commercial ayant lieu le 20 novembre. C’était la version 1. Depuis il y eut Windows 2.0 (avril 1987), Windows 3.0 (mai 1990), Windows 95 (août 1995), Windows 98 (juin 1998), Windows 2000 (février 2000), Windows XP (octobre 2001) …
Le tournant dans cette suite de versions de plus en plus performantes fut l’avènement de Windows 95, qui comprenait un module, Internet Explorer, permettant l’accès à Internet.
Depuis 1995, des millions de Terriens communiquent les uns avec les autres, pour échanger des mots, des images et des sons, des présences et des absences.
L’ère de la communication mondiale et le multimedia
Ce n’est tout de même pas la faute des ingénieurs informaticiens qui ont conçu les modules logiciels, des ingénieurs électroniciens qui ont conçu les circuits (intégrés), des ingénieurs électriciens qui ont conçu l’alimentation électrique des millions de machines (PC, routeurs, imprimantes…) connectées à Internet, des ingénieurs chimistes et des ingénieurs métallurgistes qui ont développé et produit les matériaux (acier, cuivre, silicium, élastomères, plastiques…) dont sont faites ces machines, des ingénieurs nucléaires qui ont conçu et construit les centrales électronucléaires qui alimentent le réseau des réseaux en énergie, ce n’est tout de même pas leur faute si des nuisibles utilisent Internet pour diffuser des haines, pour tenter de détruire ce que d’autres ont construit, pour colporter les révisionnismes, pour diffuser les superstitions, pour exciter les fanatismes…